Notre conception occidentale du temps linéaire et ascendante est devenue un échec bien documenté par les catastrophes qui font nos quotidiens.
Le progrès comme fer de lance d’une courbe indéfiniment ascendante, de l’ignorance vers la vérité, de saleté vers la propreté, de l’autorité à la démocratie est devenu un désastre médiatisé chaque matin.
A rebours de ces vues modernes, le musicien japonais Ryuishi Sakamoto rêve à une musique circulaire, sans début ni fin. C’est cette énergie improvisée et déconstruite qui nous anime.
Comme une buddha box branchée sur une batterie des origines, la musique de RUPESTRE n’a ni début ni fin. C’est un mantra magique électronique contre l’anxiété ambiante au dehors. Une manière de jeter des sorts au monde moderne depuis un endroit géographique hors des cartes, ou plutôt sous la carte.
Les grottes sont le décor pour ce théâtre d’une musique éternelle.
Revenus des lumières de la modernité, nous retournons dans les caves et l’épaisseur de leurs mystères. Païens, plus qu’antiques, nous redevenons un début, l’électricité en plus.
On aura bientôt besoin des grottes à nouveau.
Va falloir réapprendre à se cacher.
A se protéger –
– les uns des autres.
Le flancs du Vercors Nord sont un gruyère.
Des trous y poussent –
-à l’envers. Lentement.
Des échos du son du futur,
Des échos du son du passée,
s’entrecroisent,
dans son relief inversé.